En France, le secteur du bâtiment constitue environ 45 % de la consommation énergétique total du pays. Son empreinte carbone est également très élevée car elle représente près de 25 % des émissions de CO2 en France. C’est pour cela que depuis le premier janvier 2013, il existe une réglementation thermique appelée RT 2012, destinée à améliorer la construction de bâtiments neufs à l’aide de normes énergétiques plus sobres.
Mais, depuis le premier janvier 2022, la nouvelle réglementation environnementale, la RE 2020 a été intronisée. Elle remplace depuis la RT 2012. Ces nouvelles normes énergétiques et environnementales se concentrent davantage les énergies renouvelables et positives.
RE 2020 vs RT 2012, voyons ensemble quelles sont les principales différences entre les deux réglementations mais également leurs points communs.
Qu’est-ce que la RE 2020 ?
La RE 2020 a pour premier objectif d’être plus exigeante pour le secteur de la construction et souhaite ainsi accélérer la lutte pour le climat en espérant atteindre la neutralité carbone à l’horizon de l’année 2050. Son but premier est d’obliger les entreprises du secteur du bâtiment à concevoir et construire des bâtiments moins énergivores. La réglementation environnementale 2020 s’inscrit dans la logique d’une action continue et progressive depuis la première réglementation thermique en 1974.
C’est suite à la loi Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) que rentre cette nouvelle réglementation.
La RE 2020 poursuit son objectif d’amélioration de la performance énergétique en s’appuyant sur trois axes majeurs :
- Améliorer la performance énergétique des bâtiments neufs. Baisse de la consommation de ces bâtiments. Le renforcement des exigences liées à l’indicateur de besoin bioclimatique, Bbio insiste sur la performance de l’isolation sans tenir compte du chauffage installé.
- Vision à long terme afin de permettre aux habitants de ces nouveaux bâtiments de vivre ou de travailler dans un lieu adapté aux conditions climatiques du futur. Les bâtiments devront mieux résister aux futures canicules et ainsi être plus confortable à vivre l’été.
- Prise en compte de l’ensemble des émissions du bâtiment tout au long de son cycle de vie, de la construction à l’exploitation (chauffage, éclairage, etc…) jusqu’à la fin de vie. Cela est rendu possible via une analyse en cycle de vie.
Qui est concerné par la nouvelle réglementation RE 2020 ?
La RE 2020 est donc applicable depuis le premier janvier 2022 à de nombreux bâtiments neufs. Parmi lesquels on retrouve :
- Toutes les maisons neuves et logements collectifs neufs.
- Les bureaux ainsi que les bâtiments d’enseignement primaire et secondaire
- Les bâtiments tertiaires tels que les hôtels, les commerces, les gymnases, …
- Toutes les extensions et surélévations de maisons d’une surface habitable supérieur ou égale 100 m².
Une nouvelle version de la RE 2020 verra le jour au premier janvier 2023 et concernera les bâtiments et extensions avec une surface habitable de moins de 50 m² mais aussi les petites habitations de loisir ainsi que les constructions provisoires.
Retour sur les points essentiels de la RT 2012
La RT 2012 qui était la réglementation thermique qui précédait la RE 2020 possédaient quelques points importants, conservés ou modifiés par la nouvelle réglementation environnementale. Jetons un œil à ces derniers.
Limitation de la consommation énergétique
Tout d’abord, la réglementation thermique 2012 avait pour objectif de limiter la consommation énergétique des bâtiments à 50kWep/m² par an, en moyenne.
Performance thermique
La création du coefficient Bbio permet depuis de mesurer la performance thermique des bâtiments tout en prenant compte des besoins de chauffage, d’éclairage et de climatisation. La RT 2012 fixe donc un Bbio max qu’il ne faut pas dépasser. La RE 2020 renforce cet indicateur en y ajoutant la performance de l’isolation du bâtiment.
Seuil de température intérieure maximale
La création du TIC (température inférieure conventionnelle) fixe une température maximale qui ne doit pas être dépassée à l’intérieur, durant 5 jours de chaleur d’affilés en pleine été, le tout sans avoir besoin d’un système de refroidissement. Cette température doit être en dessous de 26 degrés.
De nouveaux indicateurs de calcul avec la RE 2020
Nous avons vu le coefficient Bbio ainsi que la TIC, créés par la RT 2012 mais la RE 2020 arrive aussi avec son lot de nouveaux indicateurs.
- CEPnr : Consommation en énergie primaire non-renouvelable du bâtiment. Cet indicateur a vocation à inciter à l’utilisation des énergies renouvelables ou de récupération comme le bois pour le chauffage. Il sert donc à limiter l’utilisation des autres énergies.
- L’ICénergie : L’impact sur le réchauffement climatique de l’énergie utilisée. Cet indicateur limite les émissions de dioxyde de carbone en obligeant l’installation de sources de chaleur renouvelables.
- L’ICconstruction : L’indicateur d’impact carbone. Il s’agit de l’analyse globale du cycle de vie en prenant en compte les composants du bâtiment, les émissions des produits et des équipements de chantier utilisés.
RE 2020 vs RT 2012 : surface de référence au calcul
Concernant la surface de référence au calcul, la RT 2012 utilisait la surface thermique. Cette méthode de calcul a été la source de nombreux problèmes car il était possible d’en avoir de nombreuses interprétations différentes. Avec l’introduction de la RE 2020, il a été décidé de changer cela. Dorénavant, la surface thermique (ou SRT) est remplacée par la Sref, ce qui correspond à la surface habitable bu bâtiment neuf ou en rénovation concerné. Pour en savoir plus sur les méthodes de calculs de la RE 2020, vous pouvez télécharger la documentation du ministère de la transition écologique.
Des critères de conception obligatoires ajoutés par la RE 2020 :
La RE 2020 conserve de nombreux critères de conception obligatoire déjà présents avec la RT 2012. Parmi eux, on retrouve les critères liés à la surface vitrée et le seuil de perméabilité de l’air. La RE 2020 conserve également le relevé de consommation du chauffage, du refroidissement, de l’eau chaude sanitaire ainsi que des réseaux de prise de courant.
La 2020 ajoute cependant des nouveaux critères de conceptions obligatoires :
- Mesure de perméabilité de l’air des réseaux hydraulique : mesurer par un test d’étanchéité à la fin du chantier ou par une démarche qualité.
- Contrôle du système de ventilation : vérification de l’installation et des performances du système.
- Conception de la domotique : limiter l’augmentation de la consommation d’énergie liée à la domotique.